La pharmacovigilance est la surveillance des médicaments après leur mise sur le marché, pour détecter rapidement des effets indésirables et en protéger les populations.
L’histoire du DES nous a appris l’importance d’une pharmacovigilance efficace, indépendante et menée sur le long terme.
Avant le scandale du Mediator
Début 2010, un projet de réforme du système européen de pharmacovigilance risquait de conduire à un affaiblissement de celle-ci.
Réseau D.E.S. France a participé à la Conférence-débat “Effets indésirables des médicaments : ignorance ou connaissance ? L’Europe à l’heure des choix » organisée en janvier 2010 par la revue Prescrire lors de sa manifestation annuelle « La Pilule d’Or ».
Retrouvez ci-après l’intervention d’Anne Levadou, présidente de l’association, et le témoignage de Constance, alors vice-présidente.
En 2010, le scandale du Mediator : “Notre histoire n’a servi à rien…”
En France, les premiers centres de pharmacovigilance ont été créés à partir de 1972, soit après que la communauté scientifique ait appris que les effets délétères d’une exposition in utero peuvent ne pas être visibles à la naissance, mais apparaître 15, 20, 30 ans plus tard.
Le scandale du Mediator a saisi l’ensemble de la société française. Pour les femmes exposées au DES avant leur naissance, l’un des ressentis fut “Notre histoire n’a servi à rien…”
Ce scandale est à l’origine d’une évolution des statuts de l’association en 2012, avec l’élargissement de ses buts :
- informer et de sensibiliser la société civile en matière de pharmacovigilance ;
- contribuer à la constitution d’un réseau d’associations concernées par les effets nocifs de médicaments ou de traitements médicaux, en vue d’intervenir auprès des autorités compétentes par l’alerte, l’information des victimes et le soutien à ces victimes, y compris si nécessaire au plan judiciaire, ainsi que par l’élaboration de propositions dans le domaine de la santé.
Témoigner de notre histoire et sensibiliser la société civile à la pharmacovigilance
Le projet de cette vidéo de témoignages a été rapidement acté au sein du Conseil d’Administration de l’association. Le leg d’une adhérente en a permis sa réalisation, en 2017.
Autres actions et participations de l’association
En 2011, participation aux Assises du Médicament
Ces Assises du Médicament furent créées par Xavier Bertrand, Ministre de la Santé, en réponse au scandale sanitaire du Mediator.
Réseau D.E.S. France a participé aux travaux du groupe 4 : « développer l’information sur les produits de santé ».
Quelque 70 participants y étaient inscrits, de différents horizons. Notons simplement l’importante représentation des firmes pharmaceutiques, mais aussi la participation de lanceurs d’alerte (comme le Dr Irène Frachon et la Revue Prescrire). Au sein du collège « utilisateurs », peu d’associations de patients étaient présentes ; il était donc d’autant plus important que la parole des personnes touchées par le DES soit portée par deux associations : « les filles DES » et Réseau D.E.S. France.
Huit réunions de 3 heures et demie se sont tenues au rythme d’une par semaine. Le nombre important de participants ainsi que leur disparité n’ont pas toujours contribué à la tenue de véritables débats, mais les comptes-rendus font état des différentes interventions, dont quelques-unes se révèlent fort intéressantes, surtout lorsqu’elles proviennent d’acteurs convaincus et libres de parole, défendant des positions dans le seul but de promouvoir l’intérêt général.
A chaque séance, il était possible de remettre à l’avance une contribution écrite, ce que Réseau D.E.S. France a fait pour les deux thèmes qui lui tenaient le plus à coeur : «l’information sur les produits de santé à destination du grand public » et «l’information du grand public et des professionnels de santé en temps de crise».
Différents éléments de nos contributions ont été repris lors des comptes-rendus de séance, ainsi que dans la synthèse des travaux du groupe 4.
Participation au Collectif Europe et Médicament 2013-2016
Le but de ce Collectif est de faire entendre ses propositions, tant au niveau national qu’européen sur les médicaments, plus particulièrement leur commercialisation, la prise en compte des notifications sur leurs effets indésirables, la rédaction des notices, les indemnisations des victimes…
En France, ce Collectif est coordonné par la Revue Prescrire.
De 2013 à 2016, notre association a participé aux réunions consacrées à l’indemnisation des victimes d’effets indésirables, en tant que moyen de pression pour améliorer la sécurité des médicaments mis sur le marché. Ce travail a abouti à la production d’une note de synthèse, présentée lors d’un colloque organisé en 2015 au Palais Bourbon.
Retrouvez plus d’informations dans la rubrique “améliorer l’indemnisation des victimes de médicaments”.
En 2014, participation à la “Pilule d’Or”, de la Revue Prescrire
Participation à la Conférence-débat, organisée par la Revue Prescrire : « Victimes de médicaments : sortir du déni sociétal pour mieux soigner ». A cette occasion, un recueil de témoignages de femmes exposées in utero au DES a été remis aux participants.
Participation au Comité d’Interface “associations de patients” de l’ANSM
De 2016 à 2019, Réseau D.E.S. France a participé au Comité d’Interface avec les Associations de Patients, mis en place par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). La réorganisation de l’Agence en 2019 a fait ressortir la nécessité de redéfinir les missions de ce Comité d’Interface (l’ANSM ayant intégré des associations de patients au sein de nouveaux groupes de travail thématiques).
Cette réflexion a été retardée par la survenue de la pandémie du Covid mais reste en cours.
Depuis 2017, tous les ans, interventions auprès d’étudiants en santé
L’histoire du DES est exemplaire (au sens premier du terme), et ce, à plus d’un titre. Expliquer les conséquences de ce traitement en émaillant nos propos de témoignages est efficace pour sensibiliser des futurs professionnels de santé à la pharmacovigilance.
Vous trouverez plus d’informations dans la rubrique “information des étudiants” et en lisant les articles dédiés à ces interventions.