Témoignages : Fils DES

Le manque d’information

12 octobre 2005

J’ai appris que ma mère avait pris du Distilbène il y a environ 3 ans quand elle a changé de gynécologue.

C’était en plus à une période difficile de ma vie où je venais de quitter ma petite amie, donc cela a fait un peu boule de neige. Au départ, cela ne m’a rien fait de particulier puisque je n’en avais jamais entendu parlé, jusqu’à ce que je me renseigne un peu…

Il se trouve que je suis né avec un testicule en moins et que l’on fait forcément le rapprochement.

J’ai donc subi dans ma petite enfance une opération pour retrouver le deuxième. Opération infructueuse qui me laisse une belle cicatrice toujours très sensible aujourd’hui.

Tout bon médecin vous dira qu’on ne peut pas affirmer que cette «anomalie» ait un rapport quelconque avec le Distilbène (en gros on ne peut rien prouver) puisque aujourd’hui on retrouve ce type de problème sans aucune prise de Distilbène.

Entre les médecins qui vous disent que cela n’a rien à voir et ceux qui vous disent que c’est certainement lié, on se retrouve un peu perdu.

Cette différence morphologique n’a pas été facile à assumer surtout au cours de l’adolescence et j’en garde de toute façon des «séquelles» psychologiques.

Je me suis donc décidé à aller de l’avant et à effectuer un test de fertilité. J’ai eu les résultats de ce test il y a quelques jours et ils sont satisfaisants et ne remettent pas en cause la possibilité d’avoir des enfants. Une bonne nouvelle en tout cas!

Je me suis aussi décidé à suivre une psychothérapie surtout que depuis,

j’ai rencontré quelqu’un avec qui j’ai envie de partager ma vie et que je ne voudrais pas que notre relation en souffre.

En conclusion, je dirais que l’impact sur ma vie de tous les jours est surtout psychologique et que j’ai surtout souffert d’un manque d’information et du fait de se sentir un peu seul sans pouvoir en discuter avec des personnes qui seraient dans la même situation que moi ou qui seraient à même de me rassurer jusqu’à ce que je rencontre le Pr. Kunstmann de l’hôpital Cochin.

Il y a encore du travail, mais petit à petit, j’espère y arriver.

Je relativise aussi tout cela par rapport aux problèmes que rencontrent les «filles DES».

Stéphane